Crimes célèbres
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Affaire Albert Guay

Affaire Albert Guay


Objets

Détonateur, 1949
Détonateur, 1949
Cadran, 1949
Cadran, 1949
Pile, 1949
Pile, 1949
Explosifs, 1949
Explosifs, 1949
Corde de potence, 1953
Corde de potence, 1953
Fils conducteurs, 1949
Fils conducteurs, 1949
Corde de potence, 1951
Corde de potence, 1951
Corde de potence, 1952
Corde de potence, 1952

Photographies

L'affaire Albert Guay, procès pour meurtre, 1950
L'affaire Albert Guay, procès pour meurtre, 1950
L'affaire Albert Guay, explosion d'un avion, 1949
L'affaire Albert Guay, explosion d'un avion, 1949



Affaire Albert Guay

9 septembre 1949

Le 9 septembre 1949, un avion DC-3 de la Canadian Pacific Airlines faisant la liaison entre Montréal, Québec, Baie-Comeau et Sept-Îles explose et s’écrase à Sault-au-Cochon. La tragédie fait 23 morts, dont des dirigeants de grandes entreprises.

Considérée comme le premier attentat contre un avion civil en Amérique du Nord, cette tragédie marque l’imaginaire collectif et mobilise les médias et l’opinion publique. La fouille des décombres et de la scène de crime permet aux enquêteurs de détecter des traces d’explosifs, en l’occurrence de la dynamite, et d’ainsi écarter la thèse du bris mécanique. L’enquête s’oriente alors vers la thèse criminelle.

Deux semaines après la tragédie, le 23 septembre 1949, Albert Guay est arrêté et accusé de l’homicide de 23 personnes dont sa femme Rita Morel. Le motif de son crime? Se débarrasser de son épouse au profit de sa maîtresse et, par le fait même, empocher la prime d’assurance-vie de 10 000 dollars qu’il a contractée le matin du vol.

Pour mettre son plan à exécution, Albert Guay demande à Marguerite Ruest-Pitre de lui procurer de la dynamite sous prétexte de déboiser un terrain qu’il vient d’acquérir sur la Côte-Nord. Par la suite, il convainc le frère de cette dernière, Généreux Ruest, un horloger de profession, de créer une bombe à retardement avec la dynamite.

Le plan de Guay est simple. Il convainc sa femme de se rendre à Baie-Comeau par avion pour récupérer un objet. Juste avant le décollage, à la demande d’Albert Guay, Marguerite Ruest-Pitre doit apporter un colis à l’avion. La bombe à retardement, placée dans le colis, est programmée pour exploser au-dessus du fleuve Saint-Laurent afin que les débris et les corps disparaissent dans l’eau. Cependant, l’avion est en retard de quelques minutes au décollage, la bombe explose trop tôt et l’aéronef s’écrase sur la terre ferme, à Sault-au-Cochon. Les enquêteurs ont alors la possibilité de fouiller les débris et d’accumuler les preuves contre Albert Guay et ses complices.

Les preuves recueillies par les enquêteurs sont accablantes, et le 14 mars 1950, le jury déclare Albert Guay coupable de meurtre avec préméditation. La sentence prononcée par le juge Sévigny est la peine de mort. Un mois avant la date prévue de sa pendaison, Albert Guay dénonce ses présumés complices. Finalement, il est pendu le 12 janvier 1951.

Deux procès suivent la dénonciation d’Albert Guay, soit ceux de Généreux Ruest et de Marguerite Ruest-Pitre. Généreux Ruest admet avoir construit la bombe, mais soutient n’avoir pas connu les intentions d’Albert Guay. Pour sa part, Marguerite Ruest-Pitre admet avoir transporté le colis à l’aéroport, mais soutient qu’elle croyait que le colis contenait une statuette et qu’elle n’a pas eu connaissance des intentions d’Albert Guay. Malgré les dires des accusés, les deux procès établissent la culpabilité des complices d’Albert Guay. Encore une fois, la sentence est la pendaison.

Généreux Ruest est pendu le 25 juillet 1952. Comme il est atteint de tuberculose osseuse, sa tête se détache complètement du corps lorsque la trappe s’ouvre sous ses pieds. Pour sa part, Marguerite Ruest-Pitre est pendue le 9 janvier 1953. Elle devient alors la dernière femme exécutée au Canada.

Quant à Albert Guay, on dit que ses dernières paroles ont été : « Au moins, je meurs célèbre! »

Patrimoine de la Sûreté du Québec, 2020